Renouvellement du label PNR de la Brenne

Voici une lettre ouverte rédigée par le bureau de l’association PDVCN-ABS, soutenu par tous ses adhérents, tous AMOUREUX DE LA BRENNE.
Cette lettre ouverte sert de contribution à l’enquête publique de l’élaboration de la nouvelle charte du PNR de la Brenne ouverte jusque au 28 nov 2024 à midi.


LETTRE AUX AMOUREUX DE LA BRENNE

Si nous avons bien compris, un PNR est un lieu d’échange et de concertation mais ne permet pas de préserver et valoriser les patrimoines naturels et culturels, alors que pourtant, c’est sa vocation. Un PNR ne peut qu’inciter et n’a aucun pouvoir juridique. En quoi sert-il donc réellement la protection de la biodiversité ? La question est sévère, sûrement trop radicale, car elle occulte certainement une partie du travail de fond réel que fait un PNR…. mais les faits sur le terrain sont là, c’est notre expérience. La liste des communes du parc qui sont attaquées par des projets écocidaires autorisés est trop longue pour en faire état ici (1).

Une charte bien rédigée est pavée de bonnes intentions. Mais dans la réalité, qu’en est-il ?

S’agit-il finalement de donner des arguments aux industriels du greenwashing pour piller les ressources ?

Maintenu dans une béatitude naïve, le public ne se sent pas reconnu, il est impuissant

Sur les communications, on y montre de belles intentions, ou y propose des événements à grand renfort de petits oiseaux, vélos et pâquerettes…. tandis que la face cachée de l’iceberg est bien moins verte : les projets écocidaires sont légion en ce moment, ils ne sont jamais publicisés… sauf par nos associations.

Le PNR de la Brenne va en effet être profondément dénaturé pendant les 50 prochaines années, et personne n’en parle publiquement, sauf nos associations.

Des centaines d’hectares de PV et des dizaines éoliennes qui vont ceinturer puis s’incruster dans le PNR d’Est en Ouest et du Nord au Sud, et pour couronner le tout, une carrière est en train de détruire une de ses zones humides à coups de tronçonneuses et bulldozers. Vont ensuite pendant 30 ans, traverser 2 camions par heure un village médiéval qui est une pépite du patrimoine historique du PNR…

Qui l’eut cru, tous ces écocides en pleine procédure de révision de la charte !!

Tout cela se passe sans aucune communication, et les riverains sont mis devant le fait accompli

Et c’est bien ce problème de transparence et de démocratie qui est le plus douloureux. Le public se trouve pris au piège, il se sent trompé.

Les courriers envoyés par PDVCN-ABS à l’administration du PNR sont tous restés tous lettres mortes… Pourquoi ?

– Sur les volets de la démocratie et protection de la biodiversité: le PNR sous sa forme actuelle, ne nous semble pas assez pertinent, nouvelle charte ou pas. Cette nouvelle charte ne semble pas résoudre le problème majeur de communication et de démocratie. Un tel système clos risque de continuer ainsi longtemps.

– Sur le volet financier: un tel PNR nous semble bien trop propice aux multinationales du vent, du photovoltaïque, et aux exploitants des sous-sols…alors qu’il devrait être inscrite en lettre d’or l’interdiction de tout projet contrevenant à l’intégrité des espaces naturels et du vivant.

Du point de vue administratif et juridique, nous l’avons remarqué dans les études des promoteurs, l’existence du PNR sur un projet n’apporte aucune protection à la biodiversité, c’est même parfois l’inverse. Les opérateurs se vantent même d’agir en synergie avec les administrations locales (sic !)….

A ces titres, nous nous interrogeons sur la pertinence d’un PNR, est-ce la bonne formule pour protéger la biodiversité de la seconde plus grande zone humide de France ? La révision de la charte c’est sympathique, mais si derrière le contraire est fait, ou bien des chantiers hors-charte sont menés, nous n’en voyons pas l’intérêt. En revanche, des alternatives plus solides juridiquement existent, notamment les réserves, par exemple.

Les indriens, dont nous sommes, sont usés et n’ont plus confiance, ils sont déjà submergés par des éoliennes PV, méthaniseurs et carrière, ils se concentrent sur ces combats sur leur propre terrain, PNR inclus.

Cette lettre ouverte ne demande qu’à être démentie, mais jusque là, la réalité nous donne raison et partout dans le PNR et sa périphérie, où nos associations n’ont pu agir, les bulldozers sont à l’oeuvre…

Signature : Le bureau de l’association PDVCN-ABS

(1) Les projets éoliens industriels en cours dans le Parc Naturel Régional de la Brenne sont à minima : Martizay, Pouligny Saint-Pierre, Luant, Vigoux (notre sujet, Les Sables); après validation de la nouvelle charte, l’on pourra ajouter La Châtre L’Anglin, Mouhet et sûrement d’autres en gestation… Les projets PV sur des terres naturelles, eux, sont légion, et probablement concernent TOUTES LES COMMUNES DU PNR. La méthanisation, idem, nous ne pouvons pas vous fournir la liste, nous ne la connaissons pas.

Pour en savoir plus, concernant les publications du PNR, c’est ici